Claire BOITEL

Claire BOITEL



Native de Boulogne-Billancourt, certifiée d'italien, lectrice-correctrice dans l’édition, Claire Boitel (née en 1972) a donné notamment, en poésie, Le Chirurgien des braises (1997), Les Os voyeurs (2000) et Objets de la Demoiselle (2019).

Claire Boitel a également publié quatre romans, dont Vitamines noires (2020), à propos duquel, Rémi Boyer écrit (in incoherism.wordpress.com, 2021) : " Claire Boitel par ce roman, un monde obscur et souterrain dans lequel les repères s’estompent, fuient, trompent pour révéler, un monde dans lequel l’angoisse se fait plaisir.

Claire Boitel nous entraîne dans un contre voyage initiatique – et non un voyage contre-initiatique – inachevé mais achevé dans son inachèvement même, une découverte renversante de soi-même, hautement sensuelle et sensorielle. Nous nous souvenons de sa « Demoiselle » (Objets de la Demoiselle), la même fascination s’exerce sur le lecteur, tantôt voyeur, tantôt complice, tantôt acteur… Les cloisons de la psyché s’écroulent comme sous l’effet d’une drogue mais, plus encore, la réalité éveillée et la réalité rêvée ne sont qu’une, on ne saurait les distinguer même par la culture, le cerveau, non équipé pour cette opération, en étant incapable. Le réel et le virtuel se confondent, posant la question de leur nature, de notre nature. Et quel est le lieu de cette tragédie cachée surgissant soudain à la lumière ? La conscience, la conscience de Claire qui devient immédiatement la nôtre par pro et con-fusion..."

Toujours à propos des Vitamines noires (2020), Odile Cohen-Abbas écrit (in revue Les Hommes sans Epaules n°52, 2021) : "Vitamines noires est une œuvre forte, les stations éminentes d’une révolte, le cri d’un être aux prises avec ses tréfonds – des blocs inertes d’inconscient dont le décryptage averti, frénétique la met à chaque fois en danger de disparition. Qui a osé, comme Claire Boitel, cette visualisation, cette topographie suggestive, projective du lieu intérieur et des domaines de l’inconscient ? Grâce à laquelle elle va reprendre, arracher à l’hostilité ambiante, ses droits et sa légitimité foncière. Son personnage avance, fléchit, se rétracte, sujet à l’évanescence comme un golem sur le front duquel on aurait oublié de tracer le seul mot qui l’identifie et lui donne le droit d’exister : vérité ! L’héroïne (qui n’est jamais nommée) fait songer par sa clairvoyance et sa vulnérabilité, par ses fulgurances, par sa propension à rendre compte des données des mondes invisibles, à Nadja, éponyme du livre d’André Breton, si ce n’est qu’elle, la femme du livre, reste maitresse de ses avancées et de ses désirs..." 

Chez Claire Boitel, écrit Christophe Dauphin, les sentiments sont littéralement lacérés par le stupéfiant image qui joue un rôle moteur dans la dynamique du poème, tout en servant de refuge au poète, qui l’emploie avec rage et délice. Dans ses derniers poèmes, ajoute Paul Farellier, elle paraît s’être détournée quelque peu de la sorte d’expression explosive et des syncopes très abruptes qui faisaient partie de son style, avec des allures de gratuité et d’instinct. Il y a maintenant, dans un continuum d’écriture qui semble avoir oublié la parole éclatée de naguère, un intime beaucoup plus explicite et, certainement, une part émouvante de confession. 

Ce que confirme encore Odile Cohen Abbas: " C'est dans sa chair que les objets de Claire Boitel opèrent leurs métamorphoses, tissent les prestiges et les ruses des liens du plaisir. Laissons-la exprimer ces goûteuses allusions à la sensualité féminine, « La noisette » : Croquante et sans graisse, nette. Modeste en - apparence, elle a une saveur inédite et persistante - fétiche des forêts. « Pneu » : C’est un gros anneau, c’est une bouée, c’est ce qui avance sans trêve en écrasant tout sur son chemin. - C’est ce qui se nourrit du vide et du plein vampire des routes aux noirs habits. D’une beauté bizarre, - fascinant, fatal. Indéfiniment mystérieux. Sujet à des variations sans fin, incrusté de signes sacrés, ineptes, utiles, se répercutant dans le sable et dans la boue."

Claude ARGÈS

(Revue Les Hommes sans Épaules).

Oeuvres :

Poésie : Le Chirurgien des braises (Librairie-Galerie Racine, 1997), Les Os voyeurs (Librairie-Galerie Racine, 2000) et Objets de la Demoiselle (Librairie-Galerie Racine, 2019).

Romans: Au nom des incandescences (éditions Edilivre.com, 2010), Le Bal de l'observatoire (éditions Edilivre.com, 2010), Journal d'un iota (éditions Edilivre.com, 2010), Vitamines noires (Rafael de Surtis, 2020), La nuit est toi (Fables fertiles, 2022), Tuer des roses (Douro, 2022).



Publié(e) dans la revue Les Hommes sans épaules




Claude de BURINE, Gérard MURAIL, Jean SENAC n° 5

Gabriel COUSIN, Jean RIVET n° 9

René DEPESTRE, Roger KOWALSKI, les éditions GUY CHAMBELLAND n° 10




Jean MALRIEU, André MARISSEL, Mahmoud DARWICH n° 12

Dossier : CHRONIQUE DU NOUVEAU LYRISME n° 13

Dossier : MARC PATIN et le surréalisme n° 17




Dossier : VICENTE HUIDOBRO ou la légende d'Altazor n° 28

Dossier : René DEPESTRE ou l’Odyssée de l’Homme-Rage de vivre n° 50

Dossier : LA POESIE ET LES ASSISES DU FEU : Pierre Boujut et La Tour de Feu n° 51


 
Dossier : Poètes normands pour une falaise du cri n° 52