Gérard CLERY

Gérard CLERY



Poète, critique, traducteur (de l’espagnol) et journaliste, Gérard Cléry (né à Paris en 1938), d’origine normande (Bernay, dans l’Eure), vit à Quimper, pays de son épouse Emma, depuis de nombreuses années. Il appartient à la génération marquée par la guerre d'Algérie, pays où il habita de 1940 à 1945. Ses premiers textes sont publiés dans les revues Europe, Action Poétique, La Nouvelle Critique, Métamorphoses.

Gérard Cléry a exercé diverses activités professionnelles en France et à l'étranger (sur les chantiers du bâtiment, en usine, dans la publicité, l'éducation populaire, le transport aérien, l'animation culturelle, le journalisme de presse écrite et de radio...).

Convaincu qu'un pan non négligeable de la poésie contemporaine, en raison de son oralité, peut être donné à entendre, Gérard Cléry pratique depuis toujours, seul ou accompagné, la lecture en public. On a ainsi pu l'entendre comme récitant dans Le Chant Général de Neruda-Theodorakis, Tupac Amaru, de Yupanqui-Gieco-Maldonado et Santa Maria de Iquique, de Luis Advis-Quilapayun, trois cantates. Il a en outre participé à plusieurs enregistrements, notamment : La mémoire chantée de Régine Mellac (Grand Prix du Disque, Le Chant du Monde), Maurice Rollinat/La mort lui ricane (CD Cie d'Ariane/distribution EPM) et Claudication du Monde, poèmes de Jacques Simonomis (CD Cie d'Ariane/distribution EPM).

Gérard Cléry est également l'animateur des Souffleurs de vers, ensemble de récitants et chanteurs qui se produit régulièrement dans le cadre du Printemps des Poètes en Finistère. Amis des Editions Sauvages, il anime avec Marie-Josée Christien et Louis Bertholom, "Les rendez-vous de Max", chaque 1er jeudi du mois, dans l'ancienne maison d'enfance de Max Jacob, à Quimper.

Gérard Cléry a été responsable de la rédaction de SémaphOre, revue de la Maison de la poésie du Pays de Quimperlé, dirigée par Bruno Geneste.

Les voyages l'ont conduit en Europe, en Afrique du Nord et en Amérique du Sud. Hispanisant il a traduit la Nouvelle Chanson Chilienne et plusieurs poètes d'Amérique latine. Il demeure en Bretagne, dans le Sud-Finistère, non loin de Quimper.

Gérard Cléry arbore, non pas une barbe de druide, mais un collier (de bruyère), à la manière de Guillevic, du barde Glenmor ou du roi Gradlon, ou plutôt du Roi nu(l), pour reprendre le titre de l’un de ses meilleurs livres de poèmes : Ici roi nul – roi nul appelle – dehors le vent qui pèle les – épaules qui te sale la peau qui – te saisit le col qui te – mange la langue – roi nul appelle – sous la maison qui – tremble le sol qui se – balance le balcon qui – dévisse les murs qui – batifolent...

Nous lui en devons une vingtaine, de livres de poèmes. Gérard Cléry, baroudeur du langage et de la terre des hommes, « poète discret des brisures de l’époque et de l’âme, bourlingueur bourru au cœur tendre, qui construit depuis plus d’une quarantaine d’années une œuvre hantée par les amours perdues et retrouvées, les désordres du désir et la résistance de l’homme ordinaire à tout ce qui voudrait le délester de sa part d’humanité », comme le présente très bien notre amie Adeline Baldacchino ; Gérard Cléry écrit, ce qui caractérise très bien son œuvre comme sa vie : « La poésie relève d’une volonté affirmée de résistance et d’insoumission à l’égard d’une société entièrement tournée vers le formatage des individus, vers la résignation, l’annihilation de toute démarche libre, libertaire. Je parle du refus de ce qu’on voudrait faire de la personne, je parle d’opposition à toute tentative d’aliénation. L’écriture demeure toujours gardienne des mots de la tribu. »

Roi nu(l), Collection Les Hommes sans Epaules, éd. Librairie-Galerie Racine, 2015, a obtenu le Prix ANGELE-VANNIER 2016.

Christophe DAUPHIN

(Revue Les Hommes sans Epaules).


A lire : Poèmes pour rejoindre, Action poétique, 1963; Quotidiennes, poèmes, P.J. Oswald, 1969 ; Roman de l'île, suivi de Folles à bonheur, poèmes, préface d'Armand Olivennes, P.J. Oswald, 1970 ; Jusqu'au serrement de cœur définitif, poèmes, Pierre Rochette, 1972 ; Des sciures de l'île, poèmes, avant-lire de Marcel Hennart, Chantepleure, 1998 ; Lettre à un extra-vivant : Marco Richterich, Chantepleure ; La Seine en chemise de nuit, contes de Paris, Caractères 1999 ; Visite à Marcel Hennart, entretiens, Caractères, 2001 ; Amitié(s) d'Armand Olivennes, Collectif, l'Oreillette, Clapàs 2001 ; L'os chante/un hueso canta, poèmes, texte espagnol Osvaldo Rodriguez, L'Arbre à Paroles, 2003 ; Un cahier d'Olivier Vange, poèmes, avant-lire de Jean Dumortier, illustrations de Philippe G. Brahy Les Elytres, 2004 ; Fontanelles du pré, poèmes, L'Arbre à paroles, 2005 ; Simonomis, la langue en crue (lecture et entretien), revue L'Arbre à Paroles, 2007 ; Parcours, éd. Spered Gouez, 2015; Roi nu(l), postface de Guy Allix, Collection Les Hommes sans Epaules, éd. Librairie-Galerie Racine, 2015; Prix ANGELE-VANNIER 2016 ; Parfois minuit, Parfois matin, Editions de la Lune bleue, 2018 ; Riches heures avec chien, Les Editions Sauvages, 2021 ; Parmi, éditions Caractères, 2021



Publié(e) dans la revue Les Hommes sans épaules




Dossier : Jacques LACARRIERE & les poètes grecs contemporains n° 40

Dossier : Claude PELIEU & la Beat generation n° 42

Dossier : Lionel RAY ou le poème pour condition n° 43




Dossier : Poètes chiliens contemporains, le temps des brasiers n° 45

Dossier : Bernard HREGLICH, un réalisme incandescent n° 46

Dossier : Poètes bretons pour une baie tellurique n° 57

Publié(e) dans le catalogue des Hommes sans épaules


 
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