Jean-Gabriel JONIN

Jean-Gabriel JONIN



Illustration: Jean-Gabriel Jonin, Génitrix (2010), assemblage 95 x 76 x 23 cm. collection privée. D. R. 


Jean-Gabriel JONIN est né en 1940. Il commence à peindre en 1956 et signe sa première exposition à Paris en 1964, galerie Ror Volmar. De 1963 à 1979, il fréquente Salvador Dali, en juillet, dans son atelier de Port Lligat. Jean-Gabriel Jonin rencontre également Félix Labisse, Pierre Demarne, Stanislas Lélio ou Francis Meunier. Depuis 1996, il a rarement exposé en dehors de son atelier de Châtelus (Allier) ou de Cordes-sur-Ciel (Tarn). Jean-Gabriel Jonin est décédé le 29 octobre 2014.

Jean-Gabriel Jonin est un peintre de la Transparence, autre manière de dire un peintre de l’Imaginal. Sa peinture vogue sur les apparences pour mieux les traverser. Techniquement, Jean-Gabriel Jonin est bien l’élève doué de Salvador Dali dont les transparences demeurent inégalées. L’art de la transparence trouve tout son sens dans les gouaches aquarellées de Jean-Gabriel Jonin, dans lesquelles la valeur prime sur la couleur. Le Prédicateur  sort de la Transparence absolue, pour quider le pèlerin dans les méandres de la mémoire jusqu’à l’Imaginal, cueillir la Fleur de Mythologie , jusqu’à la rencontre avec Penta-Guné , le vêtement-étoile. Initiatiquement, la transparence nous renvoie à l’Apparaître des mondes. L’œuvre ne saurait apparaître hors de la conscience de l’artiste, comme les mondes ne sauraient exister hors de notre conscience. La Liberté de l’artiste, la Liberté de l’initié, naît de la Reconnaissance de l’Apparaître par la Transparence de l’esprit. Une toile, qui à la fois dérange et sublime, une toile « verticale » d’ailleurs, intitulée Les trois mondes, s’inscrit parfaitement dans l’exigence de la Reconnaissance. Cette invitation à s’immerger dans l’opera de Jean-Gabriel Jonin revendique la subjectivité. L’objectivité n’est pas en effet une qualité humaine. Prétendre à l’objectivité s’est se perdre dans l’illusion dualiste, celle qui sépare l’objet du sujet. Sans la subjectivité, pas de sciences, pas de découvertes, pas d’arts, pas d’amours, pas d’humours, pas de philosophies ni de métaphysiques. La subjectivité consciente fonde le sujet.

La peinture de Jean-Gabriel Jonin, peinture initiatique en soi, célèbre la beauté, toujours présente sous les manteaux déguenillés des peurs, des angoisses, des désirs et des interrogations, pour nous rapprocher de nous-mêmes, de notre part indivisible..


Rémi BOYER

(Revue Les Hommes sans Epaules).

A lire : Jean-Gabriel Jonin, Jours intimes chez Dali, préface de Sarane Alexandrian, Editions Rafael de Surtis/Editinter, 2006.



Publié(e) dans la revue Les Hommes sans épaules


 
Dossier : Jacques LACARRIERE & les poètes grecs contemporains n° 40