Olav H. HAUGE

Olav H. HAUGE



Olav Håkonson Hauge est né le 18 août 1908, à Ulvik ; village (situé au cœur du Hardanger) où il est décédé, le 23 mai 1994, et aura vécu toute sa vie, exerçant la profession de jardinier. Hauge, ce jardinier du rêve, fit fructifier seul, au sein de la propriété familiale, un hectare de pommiers. La Norvège d’Olav H. Hauge est celle que l’on connaît le mieux à l’étranger, cette géographie spectaculaire de l’ouest du pays, dont les fjords sont l’image touristique obligée et bleue, la région aussi – on le sait moins – des grandes demeures tristes des drames ibséniens. Comme celle de tant de lyriques nordiques de son siècle, comme celle de Tor Jonsson ou de Knut Ødegård  à Molde, il s’agit d’une poésie ancrée (forankret), qui sonde un même lieu. C’est en poésie qu’un pays aussi poétique que la Norvège peut espérer être rendu. Dans sa vérité. Comme si souvent en poésie, il reviendra au néo-norvégien ou nynorsk, de dire cette beauté du monde. Par les qualités musicales de ses sonorités, qui ne doivent rien au bokmål d’origine danoise, le néo-norvégien se prête à la musique du poème. Hauge a peu fréquenté l’école. C’est un autodidacte. Très norvégien en cela, il préfère – et de loin – le monde de la nature aux constructions savantes et abstraites. Ce monde réel, où le fleuve murmure, est aussi le lien de passage vers l’onirisme en ses racines fabuleuses : Je me perds dans les rêves, ici dans les champs extérieurs, dans les bosquets de renouées – et de fougères. Si l’on en croit Dikt i Norge, l’histoire de la poésie norvégienne d’Ivar Havnevik, les racines littéraires d’Olav H. Hauge sont à chercher dans le romantisme de deux poètes qui portent son prénom, Aukrust et Nygard, ainsi que dans l’humanisme militant de Tore Ørjasæter, même si très vite, il s’agit pour lui d’advenir à un propos propre : la poésie est pour lui l’expression la plus claire de la parole intime, personnelle, vraie. A lire : Nord Profond, traduit du néo-norvégien par François Monnet, (éditions Bleu Autour, 2008), Cette nuit l’herbe est devenue verte, édition bilingue, traduit du néo-norvégien par Eva Sauvegrain et Pierre Grouix, éditions Rafael de Surtis, 2007).

Pierre GROUIX

(Revue Les Hommes sans Epaules).



Publié(e) dans la revue Les Hommes sans épaules


 
Dossier : POÈTES NORVÉGIENS CONTEMPORAINS n° 35