Philippe ORTOLI

Philippe ORTOLI



Philippe Ortoli, né à Marseille en 1971, et découvert par Alain Breton, a publié son premier livre de poèmes à l'âge de seize ans. Ces poèmes, d'une violence terrible, crachent à la face du jour la révolte d'un adolescent exacerbé, qui éprouve le goût du néant, s'adonne au jazz et à la boisson, voire aux drogues, aux flippers et aux prostituées. Philippe Ortoli, alors le "Rimbaud de la Canebière", découvre deux hommes en lui : "le guerrier et l'épave", d'où le dégoût de soi, le règne de la solitude, l'écroulement de toutes les valeurs et de tous les repères, allant de pair avec la haine du bourgeois et de la société marchande. Ce poète du mal de vivre et du "dérèglement de tous les sens", est l'auteur de nombreuses images-choc, images coups de poing; de poèmes crus et authentiques, qui se succèdent comme autant d'émotions à vif, arrachées aux sources de l'être. Après des débuts aussi prématurés que forts en poésie, Philippe Ortoli avait tout d'un grand espoir. Mais, après Le Fond du puits (1988) et Je vais partir (1993), le prodige marseillais abandonne la poésie, du moins, il ne publie plus et se consacre entièrement à ses études et au cinéma. S'agit-il d'une rédemption ? Toujours est-il que devenu Docteur ès-lettres en arts, en 1996, Philippe Ortoli écrit des articles et participe à des colloques sur le cinéma. Il est maître de conférences en études cinématographiques, à l’université de Corse, après avoir été enseignant à Paris VII, Poitiers, Aix-en-Provence et Lyon. Il travaille principalement sur les questions de genre et sur l'axe classicisme/modernité dans le cinéma de genre, et la spécificité du cinéma comme medium. Il a réalisé deux courts métrages (Fatigué en 2002 et Lignes de fuite en 2006) et mis en scène une pièce de théâtre en novembre 2004 : La scène est triste, hélas. À lire : Le Fond du puits (éditions Saint-Germain-des-Près, 1988). Je vais partir (éditions Saint-Germain-des-Près, 1993). Clint Eastwood, la figure du guerrier (L’ Harmattan, 1994). Sergio Leone, une Amérique de légendes (L’ Harmattan, 1994). Il était une fois dans l'Ouest (éditions de la Transparence, 2010). Le Musée imaginaire de Quentin Tarantino (Cerf/Corlet, 2011).

Christophe DAUPHIN

(Revue Les Hommes sans Épaules).





Publié(e) dans la revue Les Hommes sans épaules


 
Dossier : ILARIE VORONCA, le centenaire de l'ombre : 1903-2003 n° 16