Amadeu Thiago de Mello (Barreirinha, AM, 1926) est poète et traducteur. Sa famille s’installe à Manaus en 1931, et à Rio de Janeiro en 1941. En 1950, il s’inscrit à la Faculté de Médecine. Pendant la décennie de 1950, il collabore aux périodiques Comício, d’opposition au gouvernement de Getúlio Vargas, et Folha da Manhã. Aux côtés du poète Geir Campos, il fonde la maison d’édition Editora Hipocampo en 1951. Il dirige le Département de la Culture de la Mairie de la ville de Rio de Janeiro en 1959. Il occupe le poste d’Attaché Culturel du Brésil en Bolivie en 1960 et au Chili en 1963. Il rencontre Pablo Neruda dont il traduit une anthologie poétique. Il réside à Rio de Janeiro en 1965, mais en 1968, poursuivi par la dictature, il doit s’exiler et vit en Argentine, au Chili, au Portugal, en France et en Allemagne.

Il revient d’exil en 1978 et, aux côtés du chanteur et compositeur Sérgio Ricardo, participe au spectacle Faz escuro, mas eu canto, « Il fait sombre, mais je chante », dirigé par le chroniqueur et dramaturge Flávio Rangel et présenté dans dix capitales brésiliennes. La même année, il retourne à Barreirinha, sa ville natale, où il se consacre jusqu’à présent à la poésie et à la préservation écologique de la région amazonienne. Son œuvre poétique la plus connue est Os Estatutos do Homem, « Le statut de l’homme » (1964) dans laquelle il attire l’attention du lecteur sur les valeurs simples de la nature humaine.

Son livre Poesia comprometida com a minha e a tua vida, « Poésie engagée avec ma vie et la tienne » (1975) lui a valu, en pleine dictature, un prix décerné par l’Association Pauliste de Critiques d’Art et l’a fait connaître internationalement comme un intellectuel engagé dans la lutte pour les droits de l’homme. En 2006 a été élaboré un CD, A Criação do Mundo, « La Création du Monde », qui rassemble les poèmes que l’auteur a produits au cours des 55 dernières années, récités par lui-même et sur une musique de son frère, Gaudêncio Thiago de Mello.

Oleg ALMEIDA et Philippe MONNEVEUX

(Revue Les Hommes sans Epaules).

Publié(e) dans la revue Les Hommes sans épaules

DOSSIER : La poésie brésilienne, des modernistes à nos jours n° 49