Les Hommes sans Épaules


DOSSIER : La poésie brésilienne, des modernistes à nos jours

Numéro 49
354 pages
04/03/2020
17.00 €


Sommaire du numéro



Editorial : Le poète et l'état de droit, par René DEPESTRE

Les Porteurs de Feu : Philip LAMANTIA, par Karel HADEK, Cédric BARNAUD, Breyten BREYTENBACH, par César BIRÈNE, Poèmes de Philip LAMANTIA, Breyten BREYTENBACH

Ainsi furent les Wah : Poèmes de Madeleine RIFFAUD, Missak MANOUCHIAN, Sonia LIGORRED, Aurélie DELCROS, Estelle DUMORTIER, Frédéric TISON, Thomas DEMOULIN, Philippe MONNEVEUX

Dossier : La poésie brésilienne, des modernistes à nos jours, par Philippe MONNEVEUX, Oleg ALMEIDA

France et Brésil 1 : Rencontre avec Dilma Rousseff, par Christophe DAUPHIN, avec des textes de Dilma ROUSSEFF

France et Brésil 2 : La photographie à hauteur d'homme de Sebastia SALGADO, par Christophe DAUPHIN, avec des textes de Sebastiao SALGADO

France et Brésil 3 : Poète-Caraïbe au Brésil, par René DEPESTRE

Poètes brésiliens contemporains (traduits en français par Oleg Almeida) : par Philippe MONNEVEUX, Oleg ALMEIDA, Poèmes de Manuel BANDEIRA, Oswald DE ANDRADE, Mario DE ANDRADE, Ronald DE CARVALHO, Murillo MENDES, Cecilia MEIRELES, Carlos DRUMMOND DE ANDRADE, Augusto Frederico SCHMIDT, Vinicius DE MORAES, Dante MILANO, Joao CABRAL DE MELO NETO, Lêdo IVO, Amadeu THIAGO DE MELLO, Decio PIGNATARI, Hilda HILST, Haroldo DE CAMPOS, Ferreira GULLAR, Augusto DE CAMPOS, Francisco ALVIM, Eunice ARRUDA, Paulo LEMINSKI, CHACAL, Ana Cristina CRUZ CESAR, Anderson BRAGA HORTA, Affonso ROMANO DE SANT'ANNA, Claudio WILLER, Ruy ESPINHEIRA FILHO, Antonio CICERO, Tanussi CARDOSO, Antonio CARLOS SECCHIN, Floriano MARTINS, Mirian DE CARVALHO, Antonio LISBOA CARVALHO DE MIRANDA, Periclès LUIZ MEDEIROS PRADE

France et Brésil 4 : Echange en poésie, par Philippe MONNEVEUX, Oleg ALMEIDA

France et Brésil 5, échange en musique : Elsie HOUSTON, Maria D'APPARECIDA, par Christophe DAUPHIN

Les pages libres des HSE : Poèmes de Elodia TURKI, Paul FARELLIER, Hervé DELABARRE, Alain BRETON, Christophe DAUPHIN

Avec la moelle des arbres, notes de lecture : par Christophe DAUPHIN, Brigitte GYR, Odile COHEN-ABBAS, Bernard FOURNIER, Paul FARELLIER

Les Infos/Echos des HSE, textes et poèmes de : Christophe DAUPHIN, Paul ELUARD, Nanos VALAORITIS, Jacques BERTIN, Lorand GASPAR, Ashraf FAYAD, Jean ROUSSELOT, Rodrigo GOMEZ ROVIRA, Adeline BALDACCHINO, Sarane ALEXANDRIAN, Léopold Sédar SENGHOR, Frédéric TISON, Frédéric Jacques TEMPLE, Guy CHATY

Présentation

LA POÉSIE BRÉSILIENNE, DES MODERNISTES À NOS JOURS

 (Extraits) 

La poésie moderne brésilienne, qui voit le jour lors du centenaire de l’indépendance politique du pays, est un mouvement d’avant-garde qui affirme fortement son identité nationale et affiche des ambitions culturelles précises exprimées dans ses manifestes. C’est en référence au modernisme que se construit le postmodernisme, mouvement qui compte probablement les plus grands noms de la poésie brésilienne (Manuel Bandeira, Carlos Drummond de Andrade et Vinícius de Moraes, pour ne citer qu’eux). Se succèdent ensuite de nombreux mouvements qui se définissent souvent en réaction aux antérieurs, cet exclusivisme provoquant parfois, par réaction, un retour à des formes plus classiques.

La poésie brésilienne connaît, au cours du dernier siècle, une progressive « régionalisation ». Le modernisme se développé principalement à São Paulo. Le postmodernisme reste essentiellement un mouvement des grandes villes du Sud. La plupart des postmodernistes vivent en effet principalement à Rio (Manuel Bandeira, Jorge Mateus de Lima, Cecília Meireles, Carlos Drummond de Andrade, Vinícius de Moraes) ou à Porto Alegre (Mário Quintana, Heitor Saldanha). Modernisme et postmodernisme ne diffusent que plus tard dans le Nordeste, avec le groupe Geração 59 et l’Académie des Rebelles.

C’est surtout au sein du mouvement Génération 45 que l’on assiste à un développement spectaculaire de la création poétique dans le Nordeste, avec João Cabral de Melo Neto, Ramos da Mota e Albuquerque, Ariano Vilar Suassuna, Lêdo Ivo, Camillo de Jesus Lima et Jacinta Passos. Dans le cadre du mouvement postmoderniste se fait entendre pour la première fois la voix des femmes, avec en particulier Cecília Meireles.

La place des femmes dans l’écriture poétique se renforce au cours de la Génération 45 avec Clarice Lispector, Lygia Fagundes Telles et Laís Corrêa de Araújo Ávila. Il faut toutefois attendre la décennie 60 avec Lucila Nogueira, et surtout la génération de la dernière décennie du 20esiècle (avec Hilda Hilst, Orides de Lourdes Teixeira Fontela, Claudia Roquette-Pinto et Lu Menezes) et le début du 21esiècle (avec Angélica Freitas) pour voir apparaître l’évocation de thèmes proprement féministes.

(..)

La poésie brésilienne attache, dans son ensemble, une grande importance à l’expérimentation esthétique. Ceci est explicite dans la poésie de la Génération 45, marquée par une volonté de recherche et de discipline dans la sélection du vocabulaire et la construction, particulièrement notable avec João Cabral de Melo Neto. Cette recherche esthétique prend des formes très différentes par la suite : expérimentation formelle avec le concrétisme et le néoconcrétisme, mais aussi attachement aux formes classiques jusque dans la poésie nouvelle et la poésie du 21esiècle (Gerardo Majella Mello Mourão, Adélia Luzia Prado de Freitas, Bruno Lúcio de Carvalho Tolentino, Osvaldo André de Mello, Alexei Bueno).

(..)

La poésie brésilienne contemporaine se caractérise, comme on l’a vu, par l’absence d’un programme esthétique ou politique collectif, et par l’hégémonie d’un processus de composition individualisé et subjectif. De multiples références et influences se mêlent et fusionnent dans une poésie éclectique et « ouverte », y compris aux forces de la mondialisation et de la consommation.

L’idée d’une authenticité culturelle préservée n’est plus un objectif que pour les groupes minoritaires. Le scepticisme, voire le cynisme notable chez la plupart des poètes contemporains est le reflet d’un manque de perspectives, dans le court terme, de changements de société radicaux. Il y a un manque de perspectives particulièrement net à l’heure où des politiques conservatrices, ultralibérales et dangereuses pour l’environnement sont mises en place dans un pays déjà connu pour ses disparités sociales, ses niveaux de pauvreté élevés et ses destructions environnementales.

Philippe MONNEVEUX & Oleg ALMEIDA

(Revue Les Hommes sans Epaules n°49, mars 2020).



Revue de presse

Critiques :

« Comme d’habitude, avec les HSE, tout le monde est sûr d’en avoir pour son argent. En effet, en plus de 300 pages bien garnies, l’on y trouve de quoi alimenter sa faim et sa soif de bonne poésie. Avec un découpage en 5 ou 6 volets, cette revue allie rigueur et cohérence.

L’on va de découverte (la poésie brésilienne) en redécouverte (Philip Lamantia ou Breyten Breytenbach) et de surprise (Thomas Demoulin) en confirmation (Frédéric Tison).

Mais cette première approche d’un sommaire étourdissant nous semble injuste envers tous les auteurs et auteures qu’il faudrait évoquer. Gardons-nous d’oublier l’émouvante présentation de Madeleine Riffaud.

À plus de 95 ans, elle a impressionné Christophe Dauphin lors de ce qui fut sans doute son dernier entretien qu’elle concluait ainsi : « Les jeunes doivent recouvrer l’espoir, rien n’est écrit d’avance. » Ces mots prennent une sacrée résonnance avec l’actuelle pandémie mondiale. »   

Georges CATHALO (cf. « Intercalaires » n°5 in dechargelarevue.com, avril 2020).

*

Le numéro de printemps des Hommes sans Épaules rappelle les angoisses et les urgences du monde contemporain, la nécessité de penser le réel avec les poètes, affirmant le rôle central de leur travail dans les liens que nous inventons avec notre environnement, une manière de résistance positive et dynamique, porté par la manière d’aborder l’état poétique que propose René Depestre dans son introduction, témoignage entremêlé de manifeste et d’autobiographie. Il y affirme que « l’état poétique est le seul promontoire connu d’où par n’importe quel temps du jour ou de la nuit l’on découvre à l’œil nu la côte nord de la tendresse », qu’il « s’épanouit à des années-lumière des états de siège et d’alerte ».

 On entre dans le vif d’une disposition poétique face aux désordres du monde, aux inquiétudes qui nous accablent. On se place du côté d’une poésie qui dit la vie, y agit, y existe. Depestre écrit, avec un lyrisme assumé, qu’est « rageusement poète l’homme ou la femme que consume la passion de déplacer sans cesse les bornes que l’on impose à la parole, qui se tient debout, sans un mouvement, au milieu des éléments déchaînés, de la terre : ni l’électricité du ciel, ni celle de l’ordre social ne peuvent brûler les ailes de l’être en état de poésie avec le monde ! » La poésie se doit d’être dans le monde, d’y prendre part, de résister à l’état ambiant des sociétés contemporaines.

 

Mário de Andrade par Lasar Segall, 1927

Le poète dit le monde, y intervient, y fait naître une langue. C’est cette inscription dans le réel, dans l’histoire, dans un état du langage qui se déploie dans tout ce numéro des Hommes sans Épaules. En proposant un impressionnant dossier sur les poètes brésiliens, son équipe s’emploie à raconter une histoire – esthétique, politique, nationale… – et à faire entendre des voix méconnues. Il s’inscrit dans une perspective ouvertement politique et militante (à l’instar du numéro consacré au Chili), comme pour réagir à la situation de ce pays dont la situation sociale, la démagogie du pouvoir, le basculement vers une droite fascisante et brutale. Ouvert par une rencontre avec Dilma Rousseff, l’ancienne présidente et proche de Lula, le dossier raconte un siècle de poésie, y pose des jalons, des étapes. On traverse un immense panorama langagier. On perçoit bien les ruptures successives qui, du modernisme (lire le très bon numéro 599 d’Europe de 1979) porté par Mário de Andrade, Paulo Menotti del Picchia et Oswald de Andrade jusqu’aux mouvements du début du XXIe siècle, en passant par les postmodernistes et la Génération 45, font évoluer une poésie qui lutte avec sa propre langue et ses héritages compliqués.

 

Tarsila do Amaral (détail)

Ce panorama synthétique très clair permet d’avoir une vision globale du paysage poétique brésilien, qui s’enrichit d’une réflexion sur les relations entre les mondes franco- et lusophones. René Depestre raconte sa découverte d’une littérature et de grands écrivains. Il confie ses rencontres avec Jorge Amado, la révélation de « l’œuvre cathédrale » de Guimaraes Rosa (dont il faut absolument lire Diadorim et Mon oncle le jaguar), les connivences avec les démarches des écrivains antillais (on pense beaucoup à Glissant bien sûr) et replace ces lectures dans les mouvements esthétiques qui bouleversent le continent sud-américain. Dans ce numéro, en découvrant les travaux photographiques de Sebastião Salgado ou les œuvres d’artistes musicaux, on reconnaît des liens insoupçonnés entre nos espaces culturels. Mais surtout on y lit des poètes récents, dans la traditionnelle anthologie poétique (avec beaucoup d’inédits) que proposent Oleg Almeida et Philippe Monneveux. On lira ainsi des poètes majeurs depuis les deux Andrade jusqu’à Antonio Miranda, en passant par Hilda Hist, y entendant à la fois une diversité formelle et des urgences communes. Lire ce dossier très complet fait découvrir des voix, des positions esthétiques, des figures essentielles, une communauté de poètes qui luttent « pour établir un langage propre cherchant à intégrer les traditions indigènes, africaines et européennes. »

Ce 49e numéro des Hommes sans Épaules met en avant deux autres poètes qui eux aussi luttent avec le réel par les moyens de la poésie. D’un côté on redécouvre le poète surréaliste américain très attachant, Philip Lamantia, qu’André Breton mettait en avant en 1943 dans la revue VVV, proche du groupe de Chicago, dont on pourra lire plusieurs inédits traduits Cédric Barnaud. Ainsi :

Les gens marchent comme dans un rêve éveillé

Et travaillent dans un ordre terrifiant

Sous le chaos que leur corps rejette

Breyten Breytenbach en 1983, par Rob Croes

Quels échos avec notre situation stupéfiante de confinés ! Notre place dans le monde est inévidente, nous rappellent ces poèmes. On déambule dans le réel, en quête d’une place, d’un terrain, d’une perspective.  Ainsi on pourra retenir, c’est une excellente chose, les poèmes du grand écrivain sud-africain quelque peu éclipsé, Breyten Breytenbach. Engagé aux côté de l’ANC, il lance le mouvement clandestin Okhela – le manifeste paraîtra dans Les Temps Modernes en 1984–, s’exile, lutte. Son œuvre, écrite en afrikaans et en anglais, exprime comme aucune la fragmentation d’une société et d’une culture qui, comme au Brésil, travaille sa propre histoire, ses propres mélanges. Il le rappelle bien lorsqu’il dit que « ce que l’on véhicule à travers les poèmes est très intime, de l’ordre de l’exorcisme, de l’incantation ». N’est-ce pas ce à quoi il faut penser aujourd’hui, à la manière dont le poème, les poètes, nous font repenser notre place, nos héritages, nos liens politiques et esthétiques, la manière dont ils nous offrent une épaisseur existentielle, un état poétique vital ?

Hugo PRADELLE (in "Au fil des livraisons", www.entrevues.org, 6 mai 2020).

 

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La revue semestrielle est si copieuse (354 p. !) que c’est toujours un crève-cœur de ne pouvoir en présenter que quelques aspects.

Présenté par Philippe Monneveux et Oleg Almeida, le principal dossier fait un état des lieux exhaustif de la poésie brésilienne, largement méconnue, pendant la période qui va « des modernistes à nos jours ». On y découvre comment la poésie brésilienne, après avoir rompu avec les influences académiques du Portugal et d’Europe, a renoué avec ses origines africaines et intégré les traditions ancestrales de ses peuples autochtones. Elle est aujourd’hui plurielle et comprend de plus en plus de voix féminines.

Le poète carabéen René Depestre évoque sa découverte du Brésil. Sebastião Salgado rappelle l’importance de l’Amazonie pour notre survie. Christophe Dauphin, par l’évocation de Dilma Rousseff, présidente du Brésil de 2011 à 2016, apporte des éléments sur la situation politique présente. Des textes de 34 poètes traduits du portugais par Oleg Almeida illustrent ce dossier.

Marie-Josée Christien (revue Spered Gouez / l'esprit sauvage n°26, 2020).

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Et la porte est verrouillée – J’ai les menottes dans le dos… – Ils sont dehors mes frères de guerre – dans le soleil et dans le vent – Et si je pleure – je pleure souvent – C’est qu’ici je ne puis rien faire : Madeleine Riffaud, pour ouvrir la note concernant le n°49 des Hommes sans Épaules. Un numéro tout de révolte et de résistance. Madeleine Riffaud est une sacrée bonne femme : dans l’action armée dès 1944 sous le pseudonyme de Rainer en hommage à Rainer Maria Rilke, emprisonnée, torturée ; journaliste, elle couvre la guerre d’Indochine ; elle milite contre la guerre d’Algérie.

C’est aussi sous cet angle, révolte et résistance, qu’est placé le dossier Poésie brésilienne (270 pages, piloté par Philippe Monneveux et Oleg Almeida). Il s’ouvre avec un entretien très politique de Christophe Dauphin avec Dilma Roussef, amie de Lula, Présidente du Brésil destituée lors d’un procès « truquée » par l’actuel Bolsonaro. Suivent les textes militants du photographe Sebastiao Salgado (la destruction de l’Amazonie), et de l’haïtien René Depestre (la fraternité Caraïbe). La poésie brésilienne est jeune. Elle est née contemporaine (avant, elle est coloniale), moderne (moderniste). La partie anthologique regroupe 34 poètes contemporains. Elle est généreuse et forcément aussi diverse qu’est le peuple du Brésil : Vinicius de Moraes : Ma patrie est comme si elle était de nulle part – une grâce intime, une envie de pleurer, un enfant endormi – c’est ainsi qu’elle est ma patrie… - Je sais qu’elle est cette lumière et ce sel et amers… Cecilia Mireles : Je chante puisque l’instant existe – puisque la vie est complète – Je ne suis ni joyeux ni triste – Je suis poète… - Je ne sais qu’une chose : en chantant – je fais perdurer mon transport…

Dans ce numéro 49 des Hommes sans Épaules encore : les présentations et des poèmes de Philip Lamantia, Breyten Breytenbach, des poèmes de Philippe Monneveux, Alain Breton, Christophe Dauphin… et le soutien du même Christophe Dauphin aux Gilets Jaunes.

Christian DEGOUTTE (in revue Verso n°181, 2020).

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La revue Les Hommes sans Épaules est si copieuse (354 pages, pour ce numéro 49 !), que c’est toujours un crève-cœur de ne pouvoir en présenter que quelques aspects. Présenté par Philippe Monneveux et Oleg Almeida, le principal dossier fait un état des lieux exhaustif de la poésie brésilienne, largement méconnue, pendant la période qui va « des modernistes à nos jours ». On y découvre comment la poésie brésilienne, après avoir rompu avec les influences académiques du Portugal et d’Europe, a renoué avec ses origines africaines et intégré les traditions ancestrales de ses peuples autochtones. Elle est aujourd’hui plurielle et comprend de plus en plus de voix féminines.

Le poète caraïbéen René Depestre évoque sa découverte du Brésil. Sebastiao Salgado rappelle l’importance de l’Amazonie pour notre survie. Christophe Dauphin, par l’évocation de Dilma Rousseff, présidente du Brésil de 2011 à 2016, apporte des éléments sur la situation politique présente. Des textes de 34 poètes traduits du portugais par Oleg Almeida illustrent ce dossier.

Marie-Josée CHRISTIEN (in revue Spered Gouez n°26, novembre 2020).

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Après un bel éditorial dû au lyrisme de René Depestre : "Est rageusement poète l'homme ou la femme que consume la la passion de déplacer sans cesse les bornes que l'on impose à la parole". Ce numéro 49 des HSE tient parole en déplaçant les bornes. Quelles richesses et découvertes dans ces 354 pages, où études et poèmes se conjuguent. Philip Lamantia et Breyten Breytenbach, Madeleine Riffaud.... Aurélie Delcros, ... Thomas Demoulin...

Puis vient l'important dossier consacré à la poésie brésilienne, des modernistes à nos jours. photos, essais, témoignages et, bien sûr, une anthologie: "Je chante puisque l'instant existe - puisque ma vie est complète. - Je ne suis ni joyeuse ni triste : - Je suis poète", écrit Cécilia Meireles. Des chants aux rythmes variés que l'on goûte avec plaisir.

Suivent des poèmes, des critiques, des nouvelles de la poésie, hommages aux disaprus ou joies du travail en équipe, en compagnie du maître d'oeuvre Christophe Dauphin.Un riche volume à ranger dans sa bibliothèque, pour y revenir!

Philippe MATHY (in Le Journal des poètes n°1, 2021, 90e année, Namur, Belgique).