Dante MILANO

Dante MILANO



Dante Milano (Rio de Janeiro, RJ, 1899 - Petrópolis, RJ, 1991), qui n’étudie que l’école primaire, obtient à 17 ans un poste de critique à la Gazeta de Notícias. Il travaille ensuite dans le Service de Recensement de l’État où il fait la connaissance du diplomate et poète Olegário Mariano. Il publie son premier poème, Lágrima Negra, « Larme noire », en 1920, dans la revue Selecta.

Dans les années 1930, il collabore au supplément « Auteurs et Livres » du journal A Manhã et au Boletim de Ariel, « Bulletin d’Ariel ». En 1935, il organise une « Anthologie des poètes modernes », première anthologie des poètes de cette période. Il publie, en 1953, la traduction des « Trois chants de l’Enfer » de Dante Alighieri et, en 1988, Poemas Traduzidos de Baudelaire e Mallarmé, « Poèmes traduits de Baudelaire et Mallarmé ». Il ne publie son premier et unique livre, Poesias, « Poèsies », qu’à 49 ans. Milano a de nombreux contacts avec les intellectuels brésiliens de son époque comme Aníbal Machado, Augusto Frederico Schmidt, Carlos Drummond de Andrade, Celso Antonio, Di Cavalcanti, Jaime Ovalle, Manuel Bandeira, Odilo Costa Filho, Olegário Mariano, Paulo Mendes Campos, Portinari, Ribeiro Couto, Sérgio Buarque et Villa-Lobos. Malgré l’acceptation enthousiaste des critiques, il reste distant, allergique à la mondanité, se refusant en particulier à postuler à l’Académie Brésilienne des Lettres.

Sa poésie est une réflexion sur la mort. Elle est aride, désenchantée, directe et lucide. Son lyrisme est sombre, l’émotion est dans les mots et dans des images qui lui confèrent une musicalité et une vibration particulières (« Comme dans une mer folle, tout naufrage. La lumière du monde est comme celle d’un phare dans la brume. Et la vie même est quelque chose de vague. Le temps se décompose en cendre froide, et du sablier millénaire du soleil ruisselle en poussière la lumière d’un autre jour. Enchantement aveugle, sourd et mortel. La lumière du monde est comme celle d’un phare... Oh, paysage d’un immense oubli. »). Pour João Cabral de Melo Neto, il est « le pur poète par excellence », vivant « pour la poésie dans le sens de vivre en poésie ».

Oleg ALMEIDA et Philippe MONNEVEUX

(Revue Les Hommes sans Epaules).



Publié(e) dans la revue Les Hommes sans épaules


 
DOSSIER : La poésie brésilienne, des modernistes à nos jours n° 49