Fernand Verhesen est né à Bruxelles, le 3 mai 1913. Le grand choc de sa vie est la découverte du monde hispanique, lors de son séjour à Madrid. Il entame une véritable croisade de révélation de la poésie espagnole et latino-américaine, à la fois comme professeur et comme traducteur de poètes sud-américains (Vallejo, Huidobro, Paz, Juarroz, Guillén, Carrera Andrade ou Pizarnik) encore largement méconnus à l’époque.

En 1939, il fonde les Cahiers Nouveaux de France et de Belgique et y publie intégralement les Mémoires d’Adam, de Pierre Albert-Birot. Soucieux de favoriser ou de susciter des recherches et des études critiques appliquées à l’analyse de la création poétique, il crée en 1954 le Centre International d’Études Poétiques. Fernand Verhesen fonde aussi, en 1949, les éditions Le Cormier, dont l’une des premières publications sera L’Homme et ses miroirs de Maurice Blanchard (« le plus grand méconnu de ce temps », selon René Char), poète ami qui lui est cher. Le poète du Cormier, comme l’intellectuel selon Albert Camus, est quelqu’un qui sait résister à l’air du temps, et tient la poésie pour un instrument de vigilance et un lieu d’insubordination, où la pensée investigatrice affronte le risque de toute expérience assumée par l’acte poétique.

Fernand Verhesen a été élu, en mars 1973, à l’Académie de Langue et de Littérature françaises. Il est décédé le 20 avril 2009.

À lire : Fontaine aux mensonges (Îles de Lérins, 1939), Passage de la terre (Bruxelles, 1940), Le Temps caché (Éd. du Carrousel, 1940), Le jour naturel (Cahiers du Journal des Poètes, 1947), Voir la nuit (Cahiers du Journal des Poètes, 1947), Voies et voix de la poésie française contemporaine, essai (Éd. des Artistes, 1960), Poésie française de Belgique, anthologie (Narodan Kultura, 1960), Un quart de siècle de poésie française de Belgique, anthologie (Manteau, 1970), La poésie française de Belgique, anthologies (Revue Poésie 1, éd. Saint-Germain-des-Prés, 1971-72, 4 volumes), Les Clartés mitoyennes (Le Cormier, 1978), L’Archée (Le Cormier, 1981), Secrète assonance (Le Taillis Pré, 1990), Lieu d’être (L’Arbre à paroles, 1991), Propositions, essai (Le Courrier du C.I.E.P., 1994), L’Instant sans appel (Le Cormier, 1996), Nulle part, ici (Le Cormier, 2001), À la lisière des mots, essai (La Lettre volée, 2003), L’instant de présence (Le Cormier, 2007).

Karel HADEK

(Revue Les Hommes sans Épaules).

Publié(e) dans la revue Les Hommes sans épaules

Dossier : VICENTE HUIDOBRO ou la légende d'Altazor n° 28