Jean-Claude WALTER

Jean-Claude WALTER



Né le 20 avril 1940, Jean-Claude Walter a toujours vécu en Alsace. À Thannenkirch, dans le Haut-Rhin, où il fréquente l’école. À Strasbourg, élève au lycée Fustel de Coulanges, puis étudiant à la Faculté des Lettres. Nommé au lycée puis au collège de Haguenau dans le Bas-Rhin, il s’y installe avec sa femme et ses deux enfants, avant de revenir à Strasbourg. Jean-Claude Walter a fait ses débuts avec un récit sur son enfance, Bois de sapin, écrit à quinze ans. Premiers poèmes à dix-sept ans, dans la revue de Jacques Brenner, Les Cahiers des Saisons, à Paris. Il commence à travailler sur l’œuvre de Fargue, point de départ de son essai de référence sur Léon-Paul Fargue, publié par Raymond Queneau chez Gallimard en 1973. À Strasbourg, ses rencontres avec le poète Maxime Alexandre, Guy Demerson et Jean Gaulmier sont déterminantes. Longues amitiés avec le peintre Camille Hirtz, le graveur Erwin Heyn, les écrivains Guy Heitz et Alfred Kern, le plasticien Jean Claus. Trente ans de compagnonnage avec l’éditeur René Rougerie. Du Sismographe appliqué aux Étincelles noires, il a signé une quinzaine de livres.

Jean-Claude Walter est l’auteur d’une œuvre exigeante et d’une remarquable diversité, qui va du roman à l’essai, de la poésie à l’autobiographie. « Dès lors que j’interroge les mots qui me sont fidèles depuis si longtemps, écrit Jean-Claude Walter, j’y vois le poète en guetteur du réel et de l'invisible. Il dévoile l’horizon, et les songes au-delà, en quête d’un chemin. De vigie, le voici aventurier il avance à mots comptés, découvrant son voyage en même temps qu’il l’inscrit dans la langue. La sienne. Sa ronde. Toujours ouverte, toujours recommencée... Passeur de phrases, il travaille l’espérance et la beauté - celles de chacun, en son périple journalier. Ulysse, de retour dans son île, a-t-il bien bouclé la boucle ? » Cofondateur, avec Auguste Wackenheim, de la Revue Alsacienne de Littérature en 1983, J.-C. Walter, est une figure de proue de la Nouvelle poésie alsacienne (avec J.-P. Klée), dont ses livres Le Sismographe appliqué et Poèmes des bords du Rhin, marquent des jalons. « La nouvelle poésie alsacienne offre – à la considérer de l’extérieur – une commune coloration baroque et rhénane, dans une atmosphère d’apocalypse, Renaissance ou nucléaire… » a signé trois anthologies, dont La nouvelle poésie d’Alsace (in Poésie 1 n°26, 1972) consacrées aux poètes alsaciens d’expression française. Il est Président d’honneur de l’Association Capitale Européenne des Littératures, dont il est cofondateur avec Gérard Pfister en 2005 et a dirigé durant 23 ans le jury littéraire de l’Académie des Marches de l’Est (aujourd'hui Académie Rhénane).

Christophe DAUPHIN

(Revue Les Hommes sans Epaules).

Œuvres, Poésie : Le Sismographe appliqué (Flammarion, 1966), Poèmes des bords du Rhin (Rougerie, 1972), Paroles dans l’arbre (Grasset, 1974), Fragments du cri (Origine, 1975), Récits du temps qui brûle (Rougerie, 1976), Patience de la lumière (Rougerie, 1978), L’amour parole (Rougerie, 1986), Le Granit et la source (Simoncini, 1987), Poèmes premiers (Rougerie, 1988), L’Herbe sauvage (Rougerie, 1992), Dialogues d’ombre (Rougerie, 1996). Prose : Le Rhin des poètes et des conteurs, essai, (Saisons d’Alsace, 1966), L’évêque musclé, roman, (Flammarion, 1968), Léon-Paul Fargue ou l’homme en proie à la ville, essai, (Gallimard, 1973), Que notre Alsace est belle, récit, (La Nuée Bleue, 1983), Erwin Heyn, graveur et sculpteur, essai, (Michel Frères, 1998), Les étincelles noires, Une enfance alsacienne, récit, (Gérard Louis, 2002), Chemins de ronde (Arfuyen, 2004), Carnets du jour et de la nuit (Arfuyen, 2010), Le Rhin, un voyage littéraire (Éditions Place Stanislas, 2011), Dans l’œil du dragon (Arfuyen, 2015).



Publié(e) dans la revue Les Hommes sans épaules


 
Dossier : Richard ROGNET & les poètes de l'Est n° 55