Jean MALRIEU

Jean MALRIEU



Poète, romancier, critique, fondateur des revues Action Poétique en 1951 (don il s'en éloigne en 1956 ne supportant plus son obédience stalinienne) et Sud (en 1970), auteur du chef-d’œuvre qu’est Préface à l’amour (1953), Jean Malrieu est né le 29 août 1915, à Montauban, ville où il est décédé le 24 avril 1976.

Jean Malrieu repose dans le petit cimetière du Ségala, face au rocher du château de Penne-de-Tarn : Mon pays préféré est cette gorge de montagne – Que dévalent les arbres grêles, maladifs, - Où la bruyère croît, où l’ombre, - Quand le soleil s’en va derrière les sommets, - Tombe avec le bruit de l’ombre. – À mourir, autant que ce soit là (in La Vallée des Rois).

Jean Malrieu, qui fut instituteur à Marseille, a élevé une œuvre à l’écoute des hommes, des choses, des battements de cœur de la femme aimée et de la terre nourricière. Chez lui, l’hymne à l’été cache un exorcisme, une conjuration, mais ne saurait être une fuite.

Chez Malrieu, l’acte d’écrire n’est pas une fin en soi : « Nous ne sommes pas au monde pour mieux écrire, mais pour mieux réaliser ce que nous sommes. » Demeure cette voix inaltérable, dès les premiers recueils ; celle de l’homme aux merveilles, de l’homme ébloui, du héros solaire, qui manifeste sa confiance et son osmose avec la nature. La noce de l’être et de la terre conduit vers une noblesse et une sagesse autant subversives que concrètes, et qui se déploient dans une langue simple, charnelle, aux images sensuelles : Tu deviens ce poème qui se renverse, ouvre sa gorge.

Le lyrisme de Jean Malrieu est rigoureux. Il n’est jamais hautain. Il s’inscrit autant dans l’influence surréaliste, que dans celle des grands troubadours : Tu dors, tu as pris le sommeil avec ma main et tu l’emportes dans le rêve.

Christophe DAUPHIN

(Revue Les Hommes sans Épaules).

À lire : Préface à l’amour (Les Cahiers du Sud, 1953), prix Guillaume-Apollinaire, Vesper (La Fenêtre ardente, 1962), prix Artaud, Le Nom secret suivi de La Vallée des Rois (Pierre Jean Oswald, 1968), Préface à l’amour, suivi d’Hectares de soleil (Oswald, 1971), Le Château cathare (Seghers, 1972), Gérald Neveu, (coll. Poètes d’aujourd’hui, Seghers, 1974), Possible imaginaire (Pierre Jean Oswald, 1975), Le Plus Pauvre Héritier (Privat, 1976), Les Maisons de feuillages (éditions Saint-Germain-des-Prés, Paris, 1976), Mes manières instinctives (Brandes, 1978), À leur sage lumière (Éditions des Prouvaires, 1979), Dans les terres inconnues et quotidiennes  (Sud, 1983), Un temps éternel pour aimer  (Sud, 1985), Chronique du temps qu’il fait (La Table Rase/Écrits des Forges, 1987), Lettres à Jean Ballard (L’Arrière-Pays, 1992), Avec armes et bagages (Le Castor Astral, 1992), Une ferveur brûlée, anthologie (L’Arrière-Pays, 1995), Libre comme une maison en flammes, œuvre poétique 1935-1976 (le cherche midi éditeur, 2004), Poids brut, carnets de la guerre 39-40 (Les Autanes, 2019).



Publié(e) dans la revue Les Hommes sans épaules



 
Jean MALRIEU, André MARISSEL, Mahmoud DARWICH n° 12

Dossier : LES POETES DANS LA GUERRE n° 15