Octavio PAZ

Octavio PAZ



Octavio Paz (1914-1998), a commencé très tôt sa carrière de poète, influencé par les traditions et la culture du Mexique, son pays natal autant que par ses voyages ou par les événements et phénomènes politiques, sociaux et culturels qui ont façonné le XXe siècle. En 1937, il participe au Congrès international des écrivains antifascistes à Valence, et se lie d’amitié avec Neruda, Buñuel, Huidobro, etc. En 1943, c’est aux États-Unis qu’il découvre la littérature moderne anglo-saxonne, qui marquera son œuvre poétique. Entré dans le corps diplomatique de son pays à la fin de la Seconde Guerre mondiale, il séjourne en Europe – à Paris notamment, où il rencontre André Breton –, au Japon, en Inde. En 1968, après le massacre des étudiants à Tlatelolco pendant les Jeux Olympiques de Mexico, il démissionne de ses fonctions d’ambassadeur et se consacre entièrement à l’écriture. Il reçoit en 1990 le prix Nobel de littérature. « J’appartiens à une tradition où la création poétique est complétée par la réflexion sur la poésie », écrivait-il. À cette tradition, il se montrera fidèle en préparant quelques années avant sa mort, survenue il y a dix ans, le volume destiné à la Pléiade : la Poésie – l’essentiel de son oeuvre poétique, y compris de nombreux poèmes inédits en français – y est suivie d’une Poétique : quatre essais qui ne sont ni théorie pure ni pure spéculation, mais plutôt le témoignage d’une rencontre avec quelques poèmes. « Grand poète mexicain, grand intellectuel européen, esprit universel et charmeur planétaire » (la définition est de Pierre Nora), Paz est un pérégrin impénitent : de voyages diplomatiques en rencontres fortuites, d’influences en révélations, ses écrits, vers ou prose, gardent la trace de chacune des étapes de son parcours. Mais jamais la découverte de l’autre – T. S. Eliot ou Ezra Pound, Paris et le surréalisme, l’Inde et ses dieux… – ne lui fait oublier ses propres ancrages, le Mexique et la Pierre de soleil, l’Espagne et Quevedo. Jamais non plus son goût des mythes ne le détourne de son temps. En Paz cohabitent la parole poétique et la passion politique. Sa poésie « révèle ce monde » et elle « en crée un autre ».

Karel HADEK

(Revue Les Hommes sans Épaules).



Publié(e) dans la revue Les Hommes sans épaules


 
Dossier : VICENTE HUIDOBRO ou la légende d'Altazor n° 28