Hafsa SAÏFI

Hafsa SAÏFI



Hafsa Saïfi, née en 1987, à Aïn-Defla (Algérie), est étudiante, élève ingénieur en planification à l’Université Ben-Aknoun d’Alger. Elle dit être « née le jour de yennayer 1987, à l’heure où tafoct (soleil) se lève en dansant. Certainement dans un nid d’aigle, puisque souvent, dans mon jardin, un brave petit aigle vient voir si je vais bien. Mes aïeules étaient des oiseaux étranges, comme eux j'ai le goût de l'espace et j'aime me fondre dans le bleu. Aujourd’hui, j’habite une grande maison toujours éclairée : la poésie. »

Le français n’est pas sa langue maternelle, comme elle l’écrit : « La francophonie algérienne est une des plus originales et des plus  dynamiques encore aujourd'hui. La langue française est intimement liée à l’histoire de mon pays depuis 1830. Tantôt cataloguée comme étant la langue de l’élite au pouvoir de toutes les institutions, tantôt accusée par les extrémistes d’être la langue d’une communauté distinctive, aujourd’hui le français transcende tous les clivages. Je viens d’une génération où le français n'est pas langue maternelle, mais langue étrangère privilégiée qui commence à reprendre sa place  d’antan. »

Son rapport au langage et à la langue, française notamment, s’entend comme « exploratoire des champs de l’expression poétique sans avoir peur de risquer de s’y perdre. Pour trouver ma propre voix, celle qui circule librement dans mes veines et dans mon regard. Donner à voir disait Éluard. Écrire c’est s’accorder un moment de création et de vitalité en transcrivant son ressenti, ce qui procure beaucoup de plaisir. » Quant à ma poésie, ajoute-t-elle : « elle n'est pas exclusivement un acte d'écriture, mais elle est principalement un acte de vie. Etre poète, c’est regarder vers le profil de l'équité, c’est anticiper les droits de l'homme, c’est vouloir restituer un peu de beauté, de poudre de rêve, d’images pacifiantes. C'est vouloir par l'approche de la parole, de la mélodie, de la musicalité, retrouver le rythme d'une proximité avec les hommes. » Hafsa Saïfi a publié ses premiers dans Les Hommes sans Épaules.

À lire : L’aube nous vêt d’une robe blanche (éditions Lazhri Labter, 2010).

 

Karel HADEK

(Revue Les Hommes sans Epaules).



Publié(e) dans la revue Les Hommes sans épaules


 
Dossier : HORIZONS POÉTIQUES DE LA MORT n° 31