Les Effigies

Collection Les HSE


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Les Effigies

Frédéric TISON

Poésie

ISBN : 9782243045352
76 pages - 20,5 x 13 cm
15 €


  • Présentation
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« Les Effigies » : s’agit-il de portraits, d’icônes, de visages ou de symboles, ou encore de reflets, d’ombres ? Ces ombres que, selon Pline l’Ancien, traça de son amant la fille du potier de Corinthe sur le mur de son logis, inaugurant ainsi l’art de la peinture. Peut-être Eurydice sut-elle trouver en Orphée celui qui, la laissant dans l’ombre à son corps défendant, trouverait les effigies de son visage et de son nom pour les chanter aux hommes ? Les trois carnets de poèmes qui forment ce livre évoquent l’irruption des effigies selon la ville, selon les arbres et les toits, selon les parcs enfin : trois lieux d’où regarder. Le poème est alors de conférer un visage au langage humain, un visage unique comme tous les visages, et c’est en cela aussi que le poète peut être connu par son poème : sa voix révélée s’ajoute à son visage.

 

Il marchait encore tout à l’heure à grandes enjambées

Dans la nuit de la ville, près des portes fermées.

Il faisait beau dans le ciel noir et pacifique, il était le nuage –

Il était mille songes et nul de ces songes n’était le sien.

 

Voitures d’ombres, murmures de fenêtres alentour

Et mille alarmes chuchotées. Il traversait

Une rue vide, et de pierre, et d’eaux glacées

Rapidement sans y penser allant la demeure constellée.

 

L’homme dort en la haute chambre. Il m’a semblé

Entendre l’heure, et la feuille des hivers et des étés

Se froisser. Ai-je rêvé, encore

Son sommeil — il brûle inachevé — et son passé ?

 

Frédéric Tison

(Poème extrait de Les Effigies, Les Hommes sans Epaules/LGR, 2013).